À propos

De l’éco-création ?
KUIZIN est un espace hybride, né de la transformation d’une ancienne cuisine collective, où l’art et le Vivant se croisent. Situé dans le tiers-lieu du 100e Singe, il s’inspire de la philosophie du 100e singe : le changement naît lorsqu’une communauté atteint une masse critique. À KUIZIN, on cultive des plantes comme le pastel et l’indigo pour des teintures partagées, on crée des écomatériaux et des peintures, tout en adoptant une approche low-tech et durable. C’est un lieu de création collective, dédié à l’expérimentation artistique comme moyen de transformation sociale et écologique.
à l’initiative de l’artiste Diane T
KUIZIN, c’est un atelier de BIO ART
Diane T et al.
Artiste chercheuse

Après une thèse en Biologie cellulaire et moléculaire, Diane T. explore en tant qu’artiste chercheuse, l’interface entre la Science, l’Art et les techniques. En développant ses propres médiums vivants, elle expérimente d’autres supports artistiques.
KUIZIN, c’est du KITCHEN HACKING !
KUIZIN aborde l’espace domestique de la cuisine comme lieu de création et d’émancipation. Si pour les milliardaires de la tech comme Apple, Google, Amazon etc, leur garage était leur premier lieu de travail, pour beaucoup d’autres la cuisine reste un mini labo.

KUIZIN traite des pratiques artistiques liées à l’écologie, la cuisine et à l’environnement domestique où les stéréotypes de genre sont liés au nourrissage, à l’entretien et au soin. Comme dans la Womanhouse, l’espace invite les participants à réinventer les rôles traditionnels à travers des actes créatifs. La Womanhouse (1972) initiée par Judy Chicago et Miriam Schapiro était une installation collaborative qui a transformé un bâtiment en un espace d’exploration des rôles traditionnels et des représentations des femmes dans la société. À travers des installations et des performances, les artistes ont abordé des sujets comme la domesticité, l’intimité et les attentes imposées aux femmes.

La cuisine comme espace domestique et politique est aussi abordée par d’autres artistes comme Martha Rosler en 1975 dans Semiotics of the Kitchen. Elle y aborde les normes de genre et les constructions sociales remettant en question la séparation entre l’art et le quotidien. De même, en utilisant la cuisine et la transformation de matériaux comme processus créatif, nous explorons la notion d’« espace privé » et de « travail invisible », et comment ces sphères peuvent être réappropriées à des fins artistiques et politiques. Le travail de Rosler est inspirant car il montre l’impact des pratiques domestiques sur les individus et les collectifs, et comment les actes quotidiens peuvent devenir des actes de résistance ou d’émancipation. Car nous sentons bien que des rôles sociaux nous obligent, nous contraignent ou nous empêchent. C’est ce qu’exprime le travail de Susan Frazier qui utilise souvent l’humour et la critique sociale pour aborder ses questions. Elle se sert de son travail pour déconstruire les normes culturelles notamment dans la cuisine. L’idée de la récupération ou du biohacking à KUIZIN s’inspire de cette touche de subversion pour remettre en question les hiérarchies entre l’art « sérieux » et les pratiques artistiques quotidiennes.

Occuper l’espace et se réapproprier les enjeux esthétiques qui s’y nouent est la préoccupation notamment de Carrie Mae Weems. Cette artiste explore la mémoire, la race et les dynamiques de pouvoir à travers ses photographies, vidéos et installations dans des lieux diverses dont sa propre cuisine. Son travail questionne souvent l’histoire et les récits oubliés, en particulier ceux des communautés afro-américaines. Il est en effet nécessaire et impératif de considérer toutes les histoires invisibilisées du vivant, de leur origine, des logiques extractivistes, des gestes et des savoir-faire. L’espace intime devient alors un lieu de réflexion sur les histoires collectives et individuelles sans universalisme.

Nos pratiques s’hybrident aussi avec les mouvements artistiques issus du BioArt et du BioHacking. Que cela soit les expériences de Mary Magic ou le livre de recettes BioArtKitchen de Lindsay Kelley, les pratiques sont multiples et se situent à l’intersection de l’art, de la technologie et des sciences biologiques. Ces artistes utilisent la nourriture, les matériaux vivants et les processus scientifiques pour remettre en question nos perceptions de la cuisine et de l’alimentation.
En résumé, dans la KUIZIN, nous vous invitons à cultiver du vivant en apportant une dimension critique et réflexive sur le rapport entre le corps, l’intime, les pratiques quotidiennes et l’art. Nous avons envie de redéfinir les espaces domestiques, valoriser des gestes quotidiens et l’émancipation des pratiques artistiques au sein de la vie quotidienne.
Références :
- Julie Martin, conférences sur Les pratiques féministes dans l’art contemporain, Galerie du philosophe, Carla Bayle, 2023
- Un art écologique, Paul Ardenne, Le Bord de l’Eau, 2018
- « Womanhouse », Judicaël Lavrador revue BeauxArts, 2017
- Art et Féminisme, Helena Reckitt, Phaidon, 2005
L’innovation collective au cœur de la KUIZIN
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